L'histoire (4ème de couverture) : Mathilde a 24 ans. Elle a abandonné ses études pour un boulot sans intérêt et vit en colocation avec deux autres filles.
Elle dit qu'elle est heureuse, mais est toujours obligée de boire pour s'en souvenir.
Un jour, elle oublie son sac à main dans un café. Un homme le lui rend la semaine suivante.
Quelques mois plus tard, et à cause de cet homme justement, elle décide de changer de vie.
Yann a 26 ans. Il est aussi diplômé qu'on puisse l'être, mais n'a pas trouvé de travail. En attendant des jours meilleurs, il est vendeur.
Il ne dit pas qu'il est malheureux, mais souvent, quand il traverse la Seine, il s'imagine qu'il saute et se voit en noyé.
Un soir, alors qu'il est seul, il rend service à son voisin du dessus. Pour le remercier ce dernier l'invite à dîner.
Quelques heures plus tard, et à cause de cet homme justement, il décide de changer de vie.
Deux histoires.
Deux histoires de jeunes gens de notre temps, repus, mais affamés, polis, mais enragés, qui préfèrent encore prendre le risque de se tromper de vie plutôt que de n'en vivre aucune.
Mon avis : J'ai été très surprise d'apprendre la sortie d'un nouveau roman d'Anna Gavalda 5 mois à peine après la sortie de Billie (en effet, elle est connue pour publier au compte-goutte). Ayant été très déçue par ce dernier (CLIC ICI), j'attendais ce nouveau livre pour voir si un de mes auteurs préférés allait poursuivre dans cette nouvelle voie ou si elle allait revenir à son meilleur niveau. La première histoire, Mathilde, ne m'a pas emballée plus que ça mais par contre la deuxième, Yann, m'a vraiment transportée de bonheur. Et c'est avec un grand sourire béat que j'ai refermé ce livre dimanche après-midi.
Oui MAIS ... Un petit détail me tracassait sans que je sache quoi exactement et hier matin, bingo !, j'ai trouvé : à la fin de Yann il est question d'un message laissé sur un magnétophone et je me suis souvenue de la couverture d'une nouvelle parue chez France Loisirs (Ceux qui Savent Comprendront) sur laquelle figure une cassette de magnétophone. Ni une, ni deux, je mène une enquête dans ma bibliothèque où je retrouve le fameux livret que je feuillette frénétiquement et, là, je m'aperçois que les deux histoires ne font qu'une !!! Mis à part quelques détails , rien n'a été changé (pas même le prénom du personnage principal !). Et je vous avoue que ma déception a été énorme car je ne pensais pas qu'on pouvait tomber si bas ! J'ai envoyé un mail à l'éditeur d'Anna Gavalda qui m'a répondu en prenant la défense de son "enfant" chérie (cf plus bas). Et pour la petite histoire, je me suis fait effectivement rembourser mon achat car j'estime, je persiste et je signe !, que ce livre est une supercherie.
Quelques extraits :
* Si tu tiens vraiment à quelque chose dans la vie, eh bien, fais ce qu'il faut pour ne pas le perdre.
* Il arrive toujours un moment où il faut aller chercher sa chance par la peau du cou et essayer de l'émouvoir en misant le tout sur le tout.
* " Et Facebook, c’est pas du fantasme ?
Et Meetic ?
Et Adopte ?
Et Attractive ?
Et tous ces sites de rencontres à la con ?
Tous ces chaudrons misérables où l’on vous fait bien touiller votre solitude entre deux visuels de pub, tous ces « J’aime » cliqués droit, tous ces réseaux d’amis imaginaires, de communautés surveillées, de fraternités démunies, grégaires et payantes reliées à des serveurs richissimes, c’est quoi ?
Et cette fébrilité, là…
Cet état de manque permanent, ce trou au côté, ces téléphones que vous rongez sans cesse, ces écrans qu’il vous faut toujours déverrouiller, ces vies que vous achetez pour pouvoir continuer à jouer, cette blessure, cette bonde, ces serrements dans votre poche ?
Cette façon que vous avez, tous, toujours, de tout le temps vérifier si on ne vous a pas laissé un mot, un message, un signe, une relance, une notification, une pub, un… un n’importe quoi.
Et ce « on » qui peut être n’importe qui ou n’importe quoi aussi du moment que ça s’adresse à vous, que ça vous rassure, que ça vous rappelle que vous êtes vivant, que vous existez, que vous comptez et qu’à défaut de vous connaître autrement, on peut peut-être essayer de vous refourguer une dernière petite saloperie au passage.
Tous ces abîmes, tous ces vertiges, toutes ces lignes de code que vous caressez dans le métro et qui vous jettent comme une vieille merde sitôt que « ça » ne vous capte plus.
Toutes ces distractions qui vous distraient de vous-mêmes, qui vous ont fait perdre l’habitude de penser à vous, de rêver à vous, de papoter avec la base, d’apprendre à vous connaître ou à vous reconnaître, de regarder les autres, de sourire aux inconnus, de mater, de flirter, d’emballer, de baiser même !mais qui vous donnent l’illusion d’en être et d’embrasser le monde entier…
Tous ces sentiments codés, toutes ces amitiés qui ne tiennent qu’à un fil, qu’il faut recharger tous les soirs et dont il ne resterait rien si les plombs sautaient, c’est pas du fantasme, ça, peut-être ?
Et je sais de quoi je parle.
Je saigne aussi."
Avant de vous laisser, je vous propose comme promis de découvrir l'échange de mails que j'ai eu hier avec les Editions Le Dilettante.
- Bonjour,
J'ai terminé hier La Vie en Mieux d'Anna Gavalda et je vous avoue que je suis très déçue car ce livre est présenté comme un recueil de deux histoires et je m'attendais à découvrir deux histoires inédites. Or, la deuxième (Yann) n'est ni plus ni moins qu'un "remake" d'une nouvelle parue en 2000 : Ceux qui Savent Comprendront. La trâme est la même, le nom du personnage principal est inchangé ; juste quelques détails deci-delà ont été modifiés. La moindre des choses est de prévenir le futur lecteur comme cela avait été le cas il y a quelques année lors de la sortie de L'Echappée Belle.
Par ailleurs, ayant été très déroutée par l'emploi répété de mots vulgaires dans Billie et Mathilde, je comprends pourquoi Yann m'a tant plu : tout simplement parce que cette histoire a été créée il y a longtemps, à l'époque où Anna Gavalda écrivait sans faire appel au langage de la rue. Peut-être cherche-t-elle (et vous aussi ?) à toucher un public plus jeune, plus branché, mais cela se fait au détriment des lecteurs de la toute première heure (dont je fais partie).
Pour ma part, je viens de demander le remboursement de La Vie en Mieux car j'estime avoir été trompée sur la marchandise.
Bien Cordialement,
FM
- Bonjour,
Ceux qui savent comprendront est une histoire qui lui tenait, en effet, très à coeur. Toutefois, c'est un peu dur de parler de "remake", l'écriture y a bien changé et le livre en a été sensiblement augmenté (plus du double de pages).
Quant à Billie et son écriture, sans entrer dans une querelle littéraire, ces mots vulgaires qui vous ont choqué doivent être entendus comme ceux de la misère que côtoie quotidiennement Billie, misère non seulement matérielle mais aussi intellectuelle.
Vous avez bien de la chance d'avoir un libraire si compréhensif.
Bien cordialement,
l'équipe du Dilettante.
No comment ...
Je vous propose aussi de cliquer ICI, pour découvrir un article très intéressant de l'Express dont j'ai extrait ce passage :
L'écriture est crue, l'histoire est "trash", le vocabulaire coincé entre le vulgaire, le djeunz -decks (paquet de cartes) Pokémon- et... le subjonctif de l'imparfait. Sans préjuger du reste du livre, on peut d'ailleurs s'étonner de trouver en une seule page un vocabulaire qui semble appartenir à plusieurs personnes, comme si l'auteur avait entendu, par-ci par-là, des expressions qu'elle avait voulu coller ensembles.
En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-vie-en-mieux-d-anna-gavalda-passe-le-test-de-la-page-99_1323527.html#PY8Dg7MjgOxJWc6M.99 L'écriture est crue, l'histoire est "trash", le vocabulaire coincé entre le vulgaire, le djeunz -decks (paquet de cartes) Pokémon- et... le subjonctif de l'imparfait. Sans préjuger du reste du livre, on peut d'ailleurs s'étonner de trouver en une seule page un vocabulaire qui semble appartenir à plusieurs personnes, comme si l'auteur avait entendu, par-ci par-là, des expressions qu'elle avait voulu coller ensembles.
En savoir plus sur
http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-vie-en-mieux-d-anna-gavalda-passe-le-test-de-la-page-99_1323527.html#PY8Dg7MjgOxJWc6M.99 L'écriture est crue, l'histoire est "trash", le vocabulaire coincé entre le vulgaire, le djeunz -decks (paquet de cartes) Pokémon- et... le subjonctif de l'imparfait. Sans préjuger du reste du livre, on peut d'ailleurs s'étonner de trouver en une seule page un vocabulaire qui semble appartenir à plusieurs personnes, comme si l'auteur avait entendu, par-ci par-là, des expressions qu'elle avait voulu coller ensembles.