L'histoire :
Ça commence dans le Nord.
Ali se retrouve avec Sam, 5 ans, sur les bras. C’est son fils, il le connaît à peine. Sans
domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa soeur à Antibes. Là-bas, c’est
tout de suite mieux, elle les héberge dans le garage de son pavillon, elle s’occupe du petit
et il fait beau.
À la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie. Il la
ramène chez elle et lui laisse son téléphone. Il est pauvre ; elle est belle et pleine
d’assurance. C’est une princesse. Tout les oppose.
Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Il faudra que le spectacle tourne au
drame pour qu’un coup de téléphone dans la nuit les réunisse à nouveau.
Mon Avis : Attention méga coup de coeur ! Au départ avec maman on voulait voir une comédie mais comme rien nous branchait vraiment nous voilà parties pour aller voir le dernier film de Marion Cotillard au lendemain de sa projection à Cannes. Grand bien nous a pris ce jour-là !
Avant toute chose, je tiens à préciser que ce film n'a strictement rien à voir avec Les Intouchables comme j'ai pu le lire ici ou là ; visiblement les personnes qui ont fait cette comparaison n'ont pas vu le film d'Audiard ...
Tout d'abord, l'histoire : deux êtres que tout oppose et que rien ne disposait à se rencontrer vont voir leurs chemins se croiser. Deux êtres blessés par la vie. Deux êtres qui n'attendent plus grand-chose. Deux êtres qui ont banni le mot ESPOIR de leur vocabulaire. Et pourtant, ensemble, ils vont apprendre à renaître à la Vie . Le chemin qu'ils vont emprunter est certes semé d'embûches et chacun va les surmonter à sa manière .
Les acteurs : ils sont tous irréprochables !
Marion Cotillard en tête. Elle trouve là son plus grand rôle avec La Môme. Mais, le personnage de Stéphanie m'a infiniment plus émue pour je ne sais quelle raison indéfinissable. Son histoire m'a touchée au plus profond de moi. Pour revenir à Marion Cotillard , mises à part quelques rares scènes, elle est filmée au naturel (c'est-à-dire sans maquillage) et c'est impressionnant de voir que même sans artifice elle est incroyablement belle et expressive ! Quelques scènes me donnent la chair de poule quand je me les remémore (notamment celle sur son balcon où on voit son visage baigné de soleil avec la caméra qui s'attarde sur ses mains qui évoluent dans l'espace) et celle de ses retrouvailles avec son orque. On la sent complètement habitée par ce rôle, pour ne pas dire transcendée.
Mathias Schoenaerts : j'ai découvert cet acteur à l'occasion de ce film et, en plus d'être craquant, il arrive à donner à son personnage toute l'épaisseur nécessaire pour faire la balance avec celui de Marion Cotillard. Son jeu nous permet de découvrir très vite que sous ses allures de "grand barraqué" se cache un être beaucoup plus sensible qu'il n'y paraît.
Corinne Masiero : enfin un rôle où elle peut montrer toute l'étendue de son talent ! Ca fait un moment que je la suis que ce soit au cinéma ou à la télé (notamment la série des Fred Vargas avec JH Anglade). Là, elle hérite du deuxième rôle féminin, celui de la soeur d'Ali qui est un très beau rôle.
Armand Verdure : petit bonhomme qui ne comprend pas grand-chose au monde des adultes mais qui observe et encaisse. Je trouve que pour son âge il joue très juste et ça ne m'étonnerait pas qu'on le retrouve plus tard en haut de l'affiche.
La mise en scène : ne connaissant pas bien le travail de Jacques Audiard, je ne peux pas comparer avec ses précédents films mais à l'heure où on ne jure plus que par le numérique et la 3D, il a réussi à nous montrer un film de très belle qualité sans effets spéciaux. Sa mise en scène est épurée ; il va directement à l'essentiel sans s'embarrasser de détails secondaires qui ne serviraient pas l'histoire. Un élément qui m'a marquée c'est l'importance qu'il a accordé au soleil. Le soleil synonyme de lumière, de chaleur mais aussi d'étouffement, d'oppression.
La musique : comme la mise en scène elle est simple, soft.
L'affiche : je l'ai découverte avant même de savoir de quoi parlait ce film et je me souviens avoir été marquée par elle. En voyant ces deux êtres, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander qui portait qui, qui sauvait qui, à moins qu'ils ne se raccrochaient l'un A l'autre pour se sauver l'un ET l'autre ? Aujourd'hui, malgré que je situe très bien la scène dont cette image est extraite, je ne me lasse pas d'observer Ali et Stéphanie, comme s'ils n'avaient pas fini de me parler.
Douze jours après l'avoir vu, De Rouille et D'Os continue de m'habiter et je sais qu'entre ce film et moi ce n'est que le début d'une longue et belle histoire d'amour.