THE STORY BEHIND THE LEGEND
THE HERO BEHIND THE OUTLAW
Robin des Bois est un héros du moyen-âge anglais. Selon la légende, telle qu'elle est répandue aujourd’hui, Robin des Bois était un brigand au grand cœur qui vivait caché dans la forêt de Sherwood et de Barnsdale.
Habile braconnier, mais aussi défenseur des pauvres et des opprimés, il détroussait les riches. Avec ses nombreux compagnons, il redistribuait ensuite le butin aux pauvres.
RISE AND RISE AGAIN
UNTIL LAMBS BECOME LIONS
Le film de Ridley Scott se situe à l’aube du treizième siècle où Robin Longstride, humble archer au service de la Couronne d’Angleterre, assiste en Normandie à la mort de son monarque, Richard Coeur de Lion, tout juste rentré de la Troisième Croisade et venu défendre son royaume contre les Français.
De retour en Angleterre et alors que le prince Jean, frère cadet de Richard et aussi inepte à gouverner qu’obnubilé par son enrichissement personnel, prend possession du trône, Robin se rend à Nottingham où il découvre l’étendue de la corruption qui ronge son pays.
INTERVIEW
LE FIGARO. - Votre Robin des bois n'a pas grand-chose du tireur à l'arc que le cinéma a popularisé?
Ridley SCOTT. - Mon but était de ne pas recycler les ingrédients connus en les assaisonnant à une nouvelle sauce tout en veillant à prendre en considération l'idée que le public s'est forgée. Difficile par conséquent de faire abstraction d'une imagerie folklorique. Je pense notamment à la fameuse scène du combat de Petit Jean sur son tronc d'arbre. Quant à Marianne, il aurait été convenu et barbant d'en faire une fois de plus une damoiselle en détresse attendant passivement d'être secourue. Cela ne m'intéressait pas. Mon idée était de montrer comment cet homme était devenu Robin des bois. C'est pourquoi le film se termine avec ces mots: «Ainsi commence la légende.» Pour résumer, je voulais à la fois adhérer au mythe et prendre le spectateur au dépourvu! En injectant humour, romance, action et un peu de violence!
À votre avis Robin des bois a-t-il vraiment existé?
Un homme ayant certaines similarités a sans doute vécu, mais avant le règne de Jean sans Terre au début du XIIIe siècle. On trouve trace en effet dans certains écrits antérieurs d'un redoutable bandit surnommé Robin le Décapiteur et d'un autre personnage à la sinistre réputation, surnommé The Green Man…
Ridley Scott sur le tournage de son Robin des bois. (crédits: Greg Williams/Universal Pictures
Votre film est ancré dans un contexte historique plus authentique…
J'ai choisi une période charnière. À la mort de Richard Cœur de Lion, peu après son retour de croisade, son successeur Jean sans Terre hérite d'un royaume en faillite où règne la famine. Il augmente les impôts, se met le peuple à dos, alors que la couronne impose des restrictions drastiques sur le droit de chasse ou de ramasser du bois de chauffage… Quel meilleur moment pour introduire Robin des bois, le voir prendre en main sa destinée et se ranger aux côtés des opprimés…
Depuis Gladiator, vous avez tourné cinq films en dix ans avec Russell Crowe. Comment décririez-vous votre relation?
Elle repose sur un respect et une admiration réciproques. Ce qui ne veut pas dire que nous sommes toujours d'accord. Avec le temps, nous sommes devenus potes. Le plaisir de travailler ensemble semble augmenter à chaque nouveau projet. Autre facteur important: nous partageons une tolérance minime pour les imbéciles et les questions idiotes au risque de passer pour bougons et irritables!
Qu'est-ce qui distingue Russell Crowe des autres stars?
Russell est unique, par son physique, son talent, son éthique et travail d'acteur, son refus du compromis. C'est un coriace doté d'une grande intelligence, mélange peu commun. Il me fait penser à des pointures hors normes telles que Spencer Tracy ou George C. Scott… !
Comment avez-vous tourné le spectaculaire débarquement qui illustre bien votre style?
J'ai été inspiré par celui de G uillaume le Conquérant en 1066 et cette séquence a été un sacré défi logistique. La mer n'est jamais à la même position à cause des marées. Un vrai casse-tête pour les raccords! Trois cent cinquante navires étaient nécessaires, mais je n'en avais que huit. Le reste a été ajouté en images de synthèse au montage. Croyez-moi, il n'est pas facile de chorégraphier huit cents figurants et plus de deux cents chevaux. Pour gagner du temps, j'avais dessiné moi-même les story-boards. Je suis producteur. Je connais mon boulot. Je ne dépasse jamais mon budget. J'ai tourné cette séquence en neuf jours. Il en aurait sans doute fallu trente à quelqu'un de moins expérimenté!
Robin DES Bois vu par Russell Crowe
Russel Crowe dans le rôle-titre. (crédits: Brown/Universal Pictures) «Comme tout le monde, explique Russell Crowe, j'avais en tête l'image du Robin des bois justicier qui détroussait les riches pour donner aux pauvres. Gamin, j'avais vu les versions avec Douglas Fairbanks et Errol Flynn. Pas question pour moi de mettre les mains sur les hanches et pousser un rire tonitruant! Notre ambition commune avec Ridley était de repartir à zéro, capturer l'essence de cet homme et de recalibrer le mythe. Forcément, j'ai dû apprendre à tirer à l'arc, ce qui n'est pas évident mais j'y ai pris un plaisir inattendu. Surtout le moment entre le départ de la flèche et ce vol parabolique avant qu'elle atteigne sa cible. Ou non.
Tourner avec Ridley est à chaque fois une expérience stimulante et exténuante sur le plan physique. Je ne dis pas ça pour me plaindre car c'est aussi l'immense privilège de pouvoir s'immerger dans une ambiance unique. J'estime qu'on se plaît à propager une image de moi inexacte. Le sarcasme et l'humour pince-sans-rire passent mal de la parole à l'écrit. Noir sur blanc, mes propos peuvent sembler agressifs, proférés par un type hargneux que je ne suis pas.»
Cate Blanchett, Marianne de grand chemin
Cate Blanchett et Russel Crowe
Cate Blanchett a quelque chose d'une merveilleuse Fregoli. Elle est capable de se métamorphoser en Bob Dylan maigrichon et teigneux (dans I'm not There), d'incarner une vamp hollywoodienne (Katharine Hepburn dans The Aviator), le grand amour d'un vieillard qui rajeunit (L'Étrange Histoire de Benjamin Button), une héroïne d'heroic fantasy (la reine des elfes dans Le Seigneur des anneaux) et même la méchante espionne russe dans le quatrième Indiana Jones… Bref, Cate Blanchett sait tout faire, y compris se glisser dans la peau de lady Marianne, celle qui va faire chavirer le cœur de Robin des bois, dans le nouveau film de Ridley Scott. « Cette histoire n'a cessé d'être réinventée au fil du temps, explique-t-elle. À toute époque surgissent de nouvelles versions reflétant l'état de la société et ses problèmes à l'instant T. Robin des bois est donc une fable intemporelle et changeante. » L'intrigue de cette nouvelle version se situe au XIIIe siècle. Une femme noble sans enfant perdait ses terres à la mort de son mari. La relation entre Robin et Marianne n'a rien du coup de foudre : au début, elle résulte d'un arrangement mutuel. On est loin de la charmante ingénue Olivia de Havilland face à l'espiègle Errol Flynn dans le cru sautillant de 1938, ou d'Audrey Hepburn campant une Marianne vieillissante - devenue nonne - dans La Rose et la Flèche, avec Sean Connery. Le personnage composé par Cate Blanchett est une maîtresse femme, au caractère bien trempé, qui sait se défendre et même tirer des flèches sur les pillards. « Je me souviens de ma toute première nuit sur le tournage, lorsque je me suis retrouvée en train de décocher des volées de flèches embrasées, confie-t-elle. C'était assez dément ! »