En ce jour de la Fête du Sacré Coeur de Jésus, je vous propose de faire connaissance avec l'artiste Malel
Les photos ci-dessous ont été prises à l'Eglise St Pierre d'Arène à Nice le 22 Mai 2010.
"Au printemps 1999, Mgr Dominique Rey m'a demandé de peindre une grande toile sur le thème du "coeur à cœur" de Jésus, en partant des récits des apparitions de Sainte Marguerite-Marie de Paray-le-Monial. A cette sainte, Jésus disait en lui montrant son coeur inondé de lumière : "Voici ce coeur qui a tant aimé le monde". Il lui montrait son coeur d'où partaient des flots de lumière et d'eau vive. C'est pour cela que sur la grande toile que vous voyez, il y a toute cette lumière qui part de la poitrine du personnage.
A l'automne 1999, j'ai commencé une série de dessins préparatoires avec un modèle qui posait pour évoquer Jésus. Nous nous retrouvions dans une cave de l'église de la Trinité à Paris pour poser tous les après-midi. Mgr Rey nous guidait pour trouver la position et le visage d'un jeune homme qui nous regarde dans les yeux et nous dise : « je suis doux et humble de cœur ». Le but était de faire une grande peinture qui puisse redonner confiance. Il fallait qu'un touriste, un non-chrétien qui rentre dans l’église se dise en voyant ce grand personnage sur la toile : « Tiens, ce visage me regarde au fond de moi, je me sens rejoint, je devrais aller demander qui est-ce ? ». Il fallait que quelqu'un qui entre dans l'église, qui vient de perdre un être cher, qui vient d'être blessé, qui vient de pleurer, qui vit une épreuve et qui voit ce personnage qui le regarde, puisse se dire en lui-même : « un jour, je redonnerai sa chance à la tendresse. Oui je crois que, malgré ce qui m'arrive, un jour je me sentirai aimé moi aussi. Comme tout le monde, moi aussi je suis fait pour être aimé. » En janvier 2000, un grand échafaudage était mis en place par l'équipe de la paroisse pour tendre la toile, et la peinture commença dans la foulée, terminée en trois mois.
C'est un Jésus de tendresse. Il est au fond de notre caverne personnelle, là où nous avons nos peurs, nos tristesses, toutes nos difficultés dont nous n’aimons pas parler, ces noirceurs que nous portons toute notre vie sans pouvoir nous en débarrasser et dont nous n’osons plus même parler aux autres. Jésus l’intime a toujours été là, dans cet endroit au fond de nous-même et Il nous dit : « j’ai toujours été là et tu le savais, je t’ai toujours attendu, regarde moi et viens à moi, je t’aime « Et il ajoute : Moi, je ne te décevrai pas et je te connais intimement ».
J’ai cherché un visage contemporain, le visage de l’ami le plus aimé, celui à qui on peut se confier. L’être dont on veut être aimé, celui qui me connaît, celui qui me rassure, celui qui me comprend quoi que je fasse et dise. Bref, celui avec lequel je n’ai jamais peur d’être, d’être moi-même. Au fond, nous voudrions tous être le disciple que Jésus aimait et qui le connaissait de l’intérieur.
Tous les jours de notre vie, par nos gestes et nos mots, nous crions aux autres : « aimez moi, et laissez moi vous aimer. « Nous avons tous un énorme besoin d’être aimés, et qu’on nous laisse aimer. Ce Jésus est penché vers nous, attendant, semblant nous avoir toujours attendu avec une patience que lui seul a eue : « Je t’ai toujours aimé, je n’ai jamais abandonné, je suis toute douceur pour toi et toute tendresse. Si tu venais à moi, nous vivrions de MA paix. Notre cœur à cœur serait tel que tu le désirerais toi-même dans tes rêves les plus fous et tu réaliserais enfin qui tu es vraiment … »
Pourquoi nous sommes-nous si souvent interdits ce Jésus attirant, ce Jésus sensible, ce Jésus m’écoutant, me regardant dans mes yeux, ce Jésus m’attendant là où j’ai besoin d’être rejoint, ce Jésus totalement tendre et doux pour moi ? Pourquoi nous construisons-nous un Jésus inatteignable, sur un nuage, cérébral, insensible, sans tendresse ni douceur, un Jésus dont les mots vers moi ne seraient que des culpabilisations et des jugements et des appels exclusifs à un examen de conscience ? Pourquoi une relation intime qui parlerait exclusivement de mes fautes ? Dans ce tableau, il y a toute l’humanité de Jésus, celle qui a fait que ses disciples se sont attachés à lui et sont restés longtemps avec Lui. Jésus n’a pas été qu’un enseignant avec des disciples qui n’auraient pris que des notes. Non, Jésus les a aimés, aimés vraiment.
J’espère que cette toile immense donnera confiance à quelqu’un dans toute la tendresse de Jésus et le poussera à un abandon complet avec cet ami. Chacun peut se laisser regarder par Jésus, chacun peut commencer à l’appeler « Mon Jésus » comme le faisait sainte Thérèse... Il n’y aucune raison d’avoir peur de Jésus, aucune. Au contraire, se laisser vivre complètement avec Lui fait commencer la vie que nous désirons tous.
Cet ami intime qu’est Jésus, est au fond de nos nuits. Mais il est aussi une telle lumière, un réconfort comme personne d’autre que lui. C’est pour cela que sur la grande toile, il y a tout autour du personnage, des couleurs sombres qui représentent notre caverne, nos obscurités. Et de la poitrine du personnage part beaucoup de lumière, celle que Jésus est pour nous. Sur la gauche de la toile, il y a aussi toutes les preuves lumineuses d’amour qui émanent de Jésus et qui se répandent en nous et autour de nous. Cette grande tache lumineuse peut aussi être le profil d’une mère aimante qui présente son enfant sur ses genoux …Ce jeune homme vous aime de toute sa douceur, de sa tendresse, de sa paix. Enlevez vos peurs et laissez vous regarder, désarmez et abandonnez-vous à l’amour… "
Malel