L'histoire : «Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité.» Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer.
Mon avis : Vu le sujet, ce livre ne faisait pas partie de ma PAL jusqu'à cet été où ma cousine me l'a chaudement recommandé en me disant de ne surtout pas m'arrêter au résume de 4ème de couverture. Comme elle me connaît bien, je lui ai fait confiance et je ne le regrette vraiment pas ! Tout d'abord, j'ai retrouvé dans ce roman tout ce qui m'avait déjà séduite dans La Délicatesse : un style recherché tout en restant simple et facile d'accès, des petites touches d'humour quand on s'y attend le moins ("Ça caresse, ça pique, ça fait rire et ça émeut. On est dans la plus jolie tradition française : s'amuser de ce qui serre le coeur." Bernard Pivot à propos de Nos séparations). J'apprécie beaucoup cette façon inimitable qu'a David Foenkinos de glisser sur plusieurs années en quelques pages (voire quelques lignes) et de s'apesantir sur une tranche de vie beaucoup plus brêve pendant plusieurs pages (j'ai été très contente car la journaliste qui l'interviewait samedi à Mouans Sartoux lui en a fait la remarque !).
L'histoire est très belle, très réaliste, les personnages sont très attachants avec chacun leur petite zone d'ombre ce qui les rend encore plus humains.
Je ne peux que vous recommander la lecture de Nos Séparations et si vous être fleur bleue comme moi, ne vous arrêtez pas au titre car je vous garantis que vous passerez un excellent moment.
"Je n'ai certainement pas fait assez de sport dans ma jeunesse pour supporter ainsi les mouvements irréguliers de mon coeur. Cela fatigue tellement , ce mouvement perpétuel du bonheur au malheur.Avec Alice, j'alternais sans cesse entre les mouvements d'euphorie où je voulais l'emmener en weekend sur la Lune , et les moments de violences intersiderales où je l'aurais enfouie au coeur de la Terre.Je pense qu'elle ressentais exactement la même chose."
"Je suis presque certain que le fondateur d'Ikea devait être un Suédois depressif (on frôle le pléonasme), sans vie affective, et qu'il a trouvé le moyen d'anéantir celle des autres".
(image du net)